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Dimanche matin, le temps a changé: il ne fait pas encore moche, mais c'est prévu. On remballe nos affaires et au moment de démarrer la voiture... rien! Rien que le bruit agaçant et sec d'un moteur enroué (avec le froid qu'il fait c'est pas étonnant). A la troisième tentative, je m'avise que le voyant de la batterie reste rouge... Serait-ce elle la coupable?
A l'accueil, l'homme est compréhensif et tente d'appeler "the english man" pour qu'il vienne nous aider. Sans réponse, il se tourne alors vers son patron (au telephone) et lui explique nos déboires. Jan Erik arrive et prend les choses en main. Il commence par aller chercher son booster et me fait forcer sur le démarreur... rien à faire, Titine tousse toujours, malgré le coup de jus. Deuxième tentative, il va chercher une petite flasque et revient en nous disant: "A Bergen, c'est très humide... peut-être qu'elle a de l'eau dans le réservoir et ça a gelé". Un petit coup de dégivrant dans le gosier (pardon, le réservoir) et on tente de re-démarrer Titine... Négatif, elle est en étât léthargique (il fait -16 degrés et encore, on sait pas combien il a fait cette nuit).
L'english man arrive et commente "Well... rent-a-wreck... that's it!" Hum, et nous, on fait quoi? Jan Erik doit aller chercher des gens à la gare, il nous dit de l'attendre 10minutes, mais "ne vous en faites pas, on va vous aider". A son retour, une corde derrière sa camionette, l'english man au volant du wreck, les voilà qui tractent le "bolide vert" sur la route enneigée-gelée... et ca démarre! Ouf, on part enfin... mais pas question de la laisser s'arrêter maintenant! C'est les mains crispées sur le volant glacé que je commence la descente... qui s'effectuera sans problème. La route est en meilleur état qu'il y a deux jours.
A Voss, on décide de prendre un "raccourci" par Odda le long du Sørfjorden. Jolis paysages, mais le temps va bientôt se dégrader.
A Haugesund, il neige tellement qu'on y voit plus à 30m. Au ferry, que dis-je, sur la route vers le ferry, on rencontre un bouchon. Il semblerait que tout le monde veuille se réfugier au sud. Persuadés que nous allons devoir attendre le ferry suivant, nous commençons à faire la tête. Et puis, non, ca avance petit à petit et il y aura encore une vingtaine de voitures à rentrer après nous! Ces bêtes-là (les ferrys), ça a un ventre énorme. Petit calcul mental sur le bateau (y'a rien d'autre à faire, on navigue au milieu des brumes): en gros, il y a 180 voitures sur ce ferry! 
Enfin, quand je dis, rien à faire... les norvégiens, eux, savent quoi faire: ils bouffent des glaces! 
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