Page précédente Page suivante

Paques 2008 - un long week-end en amoureux

Une page de carte pour le week-end est disponible ici

Lundi: tourisme en Rogaland

Lundi, le beau temps rêgne à nouveau (oui, c'est très variable, dans ce pays). Et nous avions prévu d'aller skier à Sirdal. Petit souci, Raphaël a la migraine et le coefficient de reflectivité de la neige est reconnu pour être élevé (d'où nos coups de soleil, d'ailleurs). Bref, aller skier dans le blanc, c'est pas "bon pour ce qu'il a". Changement de programme, nous allons donc aller faire du tourisme.

A Byrkjedal, un panneau annonce un "site intéressant à 2,8km": le Gloppedalsura. Le nom sonne bien, on décide d'aller voir, sans savoir sur quoi on va tomber. Et dans la vallée, on voit ca:

Gloppedalsura

"Wouah t'as vu cet éboulis? C'est énorme!"... Il s'avère que c'est là que nous allons. Voici l'histoire:

Gloppedalsura est un éboulis qui est composé de roches de toutes tailles (jusqu'à celle d'une maison) empilées sur une moraine terminale. Le paysage local a subi des changemnts majeurs il y a 10000 ans, quand le réchauffement climatique a fait fondre les glaciers. Pendant un certain temps, une énorme moraine terminale barrait la rivière Hunnedal, empêchant sa course vers Veen et Vikeså et créant un lac dans le creux de Byrkjedal. Les terrasses qui surplombent le village, à 240m au-dessus du niveau de la mer sont les témoins de ce lac. Un jour, une énorme quantité de roches s'est décrochée et a dévalée le flanc sud de la montagne, formant un empilement d'une centaine de mètres d'épaisseur sur la moraine. La rivière de Hunnedal et le lac de Brkjedal n'avaient plus qu'à se trouver un nouvel exutoire. C'est ainsi que les gorges de Gilja sont nées.

Gloppedalsura

les gorges de Gilja

Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi un épisode de la petite histoire qui s'est déroulé ici, il n'y a pas si longtemps:

Gloppedalsura a été le théâtre d'importants combats en avril 1940. Deux compagnies allemandes attaquent la vallée de Gloppedalen (c'est redondant, parce que dal, c'est la vallée, déjà) par Veen le 22 avril. L'éboulis, avec ses blocs et ses passages étroits sert alors de "forteresse" aux forces norvégiennes (et procure un bon abri lors des attaques aériennes). Dans la nuit du 22, les soldats norvégiens dorment (ou essayent) dehors alors qu'il gêle. Ils ont fait sauter la route en plusieurs endroits du côté de Vinjavatnet et créé une brèche dans le lac gelé. La veille, les allemands ont lancé une attaque majeure et sont arrivés à moins de 25m des troupes norvégiennes. L'approvisionnement a été interrompu par les attaques aériennes. Pendant la nuit les allemands descendent silencieusement le long des flancs de la montagne et prennent les norvégiens par suprise. (quand on voit les flancs en question, les allemands devaient avoir des alpinistes dans leurs troupes) A 1 contre 4, les norvégiens capitulent et les forces de Dirdal se rendent. Les pertes sont lourdes côté allemand, où l'on déplore 40 morts. Les norvégiens pleurent Georg Petersen, d'Oslo.

Gloppedalsura panorama

Après ces disgressions historiques et un pique-nique nous repartons vers le Frafjord, au fond duquel, dans une petite vallée, se trouve la plus haute chute d'eau du Rogaland. 92m de chute libre, la Månafoss est la neuvième plus haute chute d'eau de Norvège.

Le chemin pour y accéder est particulièrement gelé. Si le DNT (Den norske Turistforening) n'avait pas équippé la randonnée avec chaînes et escaliers, je doute que nous aurions pu monter. Le résultat en vaut pourtant la peine! La chute d'eau est impressionnante, et surtout, les parois sont recouvertes de givre, de stalactites, de lambeaux de neige...

Malgven dans la montée Manafossen

Ainsi se terminent nos vacances pascales...

Frafjorden

Frafjorden


Page précédente Page suivante