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En avril, le printemps a pointé le bout de son nez, les températures ont atteint des sommets agréables et la douce brise océane faisait osciller doucement les jonquilles puis les tulipes des jardins publics... L'enthousiasme s'est emparé de moi le mercredi 16 après trois belles journées ensoleillées à Bergen (dans un pays où il tombe plus de 3m d'eau par an, le moindre rayon de soleil fait des ravages dans les bureaux, chacun ayant à coeur d'en profiter)... Le jeudi, je suggère à Raphaël un week-end ski. On prendrait le ski-bus jusqu'à Sirdal. Le vendredi matin, Raphaël appelle Veolia, qui tente de nous saper le moral en déclarant que les ski-bus ne fonctionnent plus après Pâques. Heureusement, notre loueur de voiture préféré décide de nous tirer d'affaire en nous proposant une catégorie C pour le prix de la A (qui est déjà louée)...
Et c'est ainsi que le samedi matin, après avoir préparé nos matpakke, nous nous sommes joint à l'exode, essayant, sans grande réussite, d'inciter les norvégiens à plus de prudence (genre rouler à moins de 80km/h sur des petites routes de montagne). A 10h30, nous chaussions les skis sous un ciel d'un bleu profond et sur une neige étincelante (oui, oui, parce que les deux premiers milimètres, c'était la croûte de glace de la nuit en train de fondre, c'est rigolo, d'ailleurs, parce que ça fait des petites plaques qui se désolidarisent entièrement du reste et glissent le long de la pente dans bruit de froissement quand vous passez dessus).
La première étape était raide: attaquant du fond de la vallée de Hunnedal, il fallait remonter un petit vallon étroit sur l'un de ses flancs, déjà bien labouré par de précédents skieurs. Une ascension lente et pénible: avec le soleil qui tapait, on a commencé par enlever les manteau/veste, puis une deuxième couche... Enfin, à midi, on se posait pour un picnic en T-shirt sur un caillou au milieu d'un grand plateau.
La suite du chemin était plus vallonnée, on monte, on descend, on atteint Sandvatn et la première hytte DNT (Den Norske Turistforening) dans un temps raisonnable et on décide de poursuivre nos plans à savoir continuer jusqu'à la suivante et y passer la nuit avant de revenir le dimanche après un "Topptur". Entre les deux hytter, la distance fut avalée plus vite que prévue, la majeure partie du chemin s'effectuant à plat (sur trois lacs gelés).
Ça commence en haut d'une falaise, ça roule, ça roule, et en bas on dirait une vraie petite roue!
Y'en a partout le long du chemin.
Peu avant le but, je m'arrête:
Det er godt å sitte i sola!
Arrivés à Langavatn, nous avons profité du soleil et d'un trou dans la glace du lac pour puiser un peu d'eau fraîche afin d'étancher notre soif . Laissant le temps couler doucement, nous avons fini par nous préparer une soupe vers 18h30, les derniers norvégiens arrivant pour passer la nuit. La hytte comportait 24lits, la plupart dans des petites chambres pour 2 ou 3, le reste sous les toits. A notre arrivée, les chambres étant déjà toutes occupées, nous nous étions installés sous le toit au-dessus de la salle commune. Je disais donc, pendant que la soupe cuisait, il s'est trouvé un norvégien pour nous y rejoindre, je suis donc montée pousser un peu nos affaires et ai engagé la conversation. Après quelques minutes, nous voyant penchés sur la carte, Raphaël nous a rejoint, laissant la soupe refroidir doucement dans nos assiettes et la tentation grandir dans nos cerveaux. Après tout, Kjeråg n'était pas si loin... (voir la carte du week-end) Ah oui, Kjeråg, c'est cette photo que beaucoup d'entre vous ont vue: un caillou coincé entre deux parois vertigineuse, un a-pic de 1000m dans le Lysefjord.
Pour occuper la suite de la soirée, nous avons papoté avec une famille dont les enfants (deux ados) apprenaient le français à l'école. Discussion probablement cocasse: eux baragouinant un peu de français tandis que je bafouillais en norsk, les adultes se répétant parfois, plus lentement (Rha, ces dialectes!). Enfin, c'était très sympathique!
Dimanche matin, après avoir attendu que le soleil ramollisse un peu la neige (il a fait froid pendant la nuit! Enfin, dans le chalet, à 17 et après avoir allumé un feu qui avait probablement fait monter la température aux alentours de 28 degrés en soirée, on n'a pas eu froid! Sont fous, ces norvégiens!), nous sommes partis plein Nord, vers Kjeråg. Le souci, c'est que c'était pas plat du tout... et même que ça montait sacrément raide par moments. Et à la différence de la veille, il n'y avait plus grand monde et peu de traces de skis (ah oui, j'ai oublié de dire que depuis le début, il n'y avait pas de piste damée, juste des branches plantées dans la neige de-ci de-là pour marquer le chemin vers les hytter).
Après un certain nombre de "ça y est, voilà le sommet!" On finit par atteindre un plateau, et là:
On se retrouve bloqués quelques temps plus tard par un vallon plutôt raide à traverser... le temps tourne, la réserve d'eau diminue, on est un peu fatigués, loin de tout et de tous et c'est trop dangereux... On décide donc de rebrousser chemin. Si près du but, c'est vraiment frustrant!
plein de coups de soleil...
A boire!
Au retour, la traversée des lacs parait interminable. On skie en t-shirt et débardeur et à Sandvatn, on se désaltère avec plaisir à la rivière (ouah, c'est froid!) avant d'attaquer la dernière partie. La dernière descente, à travers le vallon étroit est particulièrement éprouvante: la neige est détrempée et entièrement labourée par des dizaines et des dizaines de paires de skis... Nous atteignons la voiture à 17h et Raphaël déclare "et ben! je le referai pas 10 fois!". On se joint une nouvelle fois au flot de voitures redescendant vers la ville... C'était un chouette week-end!
Raphaël pose pour l'échelle
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